Commune de

Roumoules

Commune de

Roumoules

Histoire de la commune

Présentation

Roumoules est un charmant petit village de 764 habitants situé sur le territoire du Parc Naturel Régional du Verdon, à l’est du Plateau de Valensole. Il se trouve dans le canton de Riez, à 40 kilomètres de la Préfecture des Alpes de Haute Provence, Digne et à 35 kilomètres de Manosque. Il est desservi par la route départementale 952 reliant Riez à Moustiers Sainte Marie et permettant d’accéder aux Gorges du Verdon et au Lac de Sainte Croix du Verdon. Son altitude est de 600 mètres.

La commune couvre une superficie de 2604 hectares, occupée pour les deux tiers environ par des cultures (céréales et lavandin principalement), le reste étant des espaces boisés ou en lande. L’activité pastorale, jadis très développée sur le plateau, s’est considérablement réduite, deux éleveurs à l’heure actuelle. L’agriculture reste toutefois une activité économique de 1 er ordre : Cette « ruralité » fait partie intégrante du cachet du village qu’il veut préserver et valoriser.

Le village de Roumoules, typique de la Haute Provence, a été bâti initialement à flanc de colline, bien exposé et « coincé » entre le ravin de Peyrouvier et la rivière le Colostre. C’était le « site protégé » du Moyen Age à l’abri de l’ancien château médiévial : le Château Fondu comme l’atteste la toponymie actuelle. Plus tard, à une époque moins troublée (XVe, XVIe siècle) une « Ville Neuve » s’est développée autour de ce qui allait devenir l’église paroissiale et de la « bastide » : la Tour. L’ensemble forme de nos jours le quartier Villeneuve. A partir de la fin des années 1970, le village s’est développé de l’autre côté du Colostre aux lieux-dits la Garenne et les Adrechs. Un long cheminement qui trouve son origine à l’époque romaine.

Les origines

La région était peuplée jadis des tribus celto-ligures : les Albiéci dont la « capitale » était l’oppidum d’Albioscum (Albiosc). Au Ier siècle avant J.C., les Romains déjà installés dans la Provincia (Provence), massacrèrent les albiéci et occupèrent la région. Jules César, puis l’empereur Auguste érigèrent Riez en colonie romaine qui devint une cité gallo-romaine de première importance. C’est à cette époque là que Romulea ; « petite Rome », allusion aux sept collines qui entourent le village comme la ville éternelle ou petite demeure des Romains, allait devenir le lieu de résidence des riches colons de Riez. Ils y construisirent des « villa », certainement disséminées sur tout le territoire de l’actuelle commune. En 1957, on a retrouvé sur le domaine de Play, une riche sépulture gallo-romaine. En d’autres endroits, les agriculteurs découvrent souvent des restes de « tégulae » (tuiles plates en argile) attestant ces sites archéologiques. Durant le Haut Moyen Age, des maisons furent construites sur l’antique site de Romulea, formant le village vers le Xe siècle. L’Abbé Féraud dans sa célèbre histoire des Basses Alpes parle d’un « Castrum de Romulis » pour qualifier l’existence du village au Moyen Age.

Le Moyen-Âge

L’histoire de Roumoules au Moyen Age est méconnue. On sait que le village fut une seigneurie comptant 92 feux en 1315, elle n’en comptait plus que 44 en 1471, suite aux guerres et aux épidémies (peste noire du XIVe siècle). Elle fut vendue ou transmise par héritage à de nombreuses familles de la noblesse provençale, parmi lesquelles la famille de Lincel, au XIVe siècle qui possédait aussi la seigneurie de Moustiers. A la fin du XIVe siècle début XVe, elle passa à la famille de Cornis, seigneur de Cournes et de Roumoules, puis par mariage, revint à la famille de la Tour. Un certain Louis de la Tour, qui a peut-être donné son nom à la bastide de la Tour, capitaine général au bailliage de Digne en 1426 épousa Béatrice de Cornis qui lui apporta la terre et la seigneurie de Roumoules. Au XVe siècle en 1468, un certain Robert Isoard en hérita, elle resta dans cette famille jusqu’à la fin du XVIe siècle. Puis en 1649, Roumoules fut érigée en baronnie. Elle appartenait à cette époque à la famille Grimaldi qui possédait aussi l’église paroissiale Saint-Pierre-es-les Liens. A la même époque, à la fin du XVIIe siècle- début XVIIIe, fut construit sur le fief de campagne le Château de Campagne. Ce fief avait déjà appartenu de 1450 à 1601 à la famille de Castellane, de la branche Norante, célèbre famille provençale. Puis elle passa à la famille de Gassendy, famille fixée à Riez depuis le milieu du XVIe siècle, et ce jusqu’à 1782, date à laquelle elle fut vendue à Pierre Joseph de Clerissy, fils cadet de Pierre II Clérissy, baron de Roumoules depuis 1774 et dernier faïencier de la célèbre dynastie de céramistes. Après avoir vendu en 1783, la fabrique familiale à Moustiers, Pierre II s’était retiré à Campagne auprès de son fils, il y mourut en 1794. Campagne est aujourd’hui encore en possession des descendants de Cléricy.

Sur le territoire de la Commune se trouve aussi le « Château » de Saint Martin d’Alignosc construit sur les ruines d’un ancien village, appelé Saint Martin le Rimat qui fut probablement incendié dans le temps des guerres civiles au Moyen Age ou durant les guerres de religion au XVIe siècle. Ce n’était plus avant 1792 qu’un prieuré rural, comptant six maisons et 33 âmes selon l’abbé Féraud.

À partir de la Révolution

La révolution ne vint pas troubler particulièrement le village de Roumoules. Ses habitants, comme la plupart des autres paroisses en France, établiront des doléances afin de préparer les Etat Généraux de 1789. La révolution permit à la commune de récupérer un patrimoine foncier forestier très important. Puis à partir du milieu du XIXe siècle, la Commune, comme la plupart des communes rurales fut touchée par la dénatalité et l’exode rural. De 507 habitants en 1872, elle passa à 323 en 1911, 266 en 1921, 216 en 1946 et 163 en 1962.

Toutefois à la fin du XIXe siècle, la Commune lança de vastes chantiers dans la pure tradition républicaine de l’époque : construction du bâtiment de la Mairie et de l’école en 1891, aménagement de la Place de la Fontaine de la République en 1895.

Notons aussi que Roumoules peut s’enorgueillir d’avoir eu, parmi ses enfants, un certain Léon Spariat, né à Roumoules en 1861, mort à Toulon en 1936, et qui fut en son temps un « capelan félibre », auteur de plusieurs poèmes en provençal. Une plaque commémorative a été posée devant l’entrée de l’église du village.

Le XXe siècle

Au milieu des années 1960, la population de Roumoules avait atteint son niveau le plus bas, elle vieillissait, la plupart des jeunes étaient partis, la classe unique risquait de disparaître, le budget de la commune limité.

Dès 1966, la nouvelle équipe municipale, conduite par son maire, Pierre Guillaumond, décide d’enrayer ce processus de désertification en lançant un vaste programme ambitieux de remembrement aménagement, le premier qui sera validé dans le département : une « révolution » à l’époque.

La première phase, de 1971-1975, se traduira par le remembrement du parcellaire de la commune et le déboisement d’une partie de la forêt communale (280 ha) au lieu dit la Plaine du Bois. Parallèlement une opération de reboisement est entreprise sur des landes impropres aux cultures. Cette opération a permis ainsi de maintenir les quelques agriculteurs de la commune en augmentant et modernisant leur exploitation. Le premier objectif : arrêter l’exode rural était atteint.

La deuxième phase, de 1975 à 1980, se traduira par l’aménagement d’une zone constructible d’environ 8 ha, au-delà du Colostre aux quartiers de la Garenne et des Adrechs. Par une politique astucieuse d’échange la commune a pu équiper la zone tout en récupérant des lots, les autres étant laissés aux habitants du village. Cette opération, très coûteuse au début, a porté ses fruits. Avec un coût d’achat très modéré, des personnes ont pu construire et la population du village a de nouveau augmenté. Le deuxième objectif : redynamiser le village était atteint. La population, 214 habitants en 1968 passe à 249 en 1975, 301 en 1982, 473 en 1990 pour atteindre les 631 habitants lors du dernier recensement.

L’augmentation de la population permit à la commune de développer ses richesses et ses capacités financières, d’autant plus qu’en 1974, l’installation de puissants émetteurs Ondes Longues (1400 mètres) de Radio Monte Carlo, augmenta ses recettes fiscales. Désormais, la commune put entreprendre progressivement la création d’équipements publics pour satisfaire une population en augmentation.

 

  • 1966 : Création de gîtes communaux quartier Villeneuve
  • 1981 : Création de gîtes communaux de villégiature aux Adrechs
  • 1987 : Construction d’une première salle polyvalente pour renforcer la convivialité du village
  • 1990 : Un groupe scolaire, accueillant environ 85 élèves de maternelle et de primaire
  • 1991 : Un terrain de jeux pour les enfants
  • 1994 : Un zone artisanale avec des ateliers relais permettant de répondre à la demande d’artisans locaux
  • 1998 : Extension de la salle polyvalente portant ses capacités à 300 m2
  • 1997 : Aménagement d’une épicerie multi-services pour répondre à l’attente des habitants et bien sûr d’autres investissements qui visent à soigner l’image du village

 

De nos jours, Roumoules est un village dynamique, soucieux du bien être de ses habitants. Un village qui veut encore se développer mais de façon harmonieuse, sans rupture avec ce « cachet » rural qu’il a su préserver et transmettre aux générations futures.

Le blason

D'azur à deux lions affrontés d'or soutenant de leurs pattes de devant une meule de moulin d'argent.

Mairie
Publié le mardi 01 juin 2021